Le Parlement écossais autorise Sturgeon à demander un référendum à Londres
A la veille du déclenchement du Brexit, le Parlement régional écossais a autorisé ce mardi 28 mars la Première ministre Nicola Sturgeon à demander au gouvernement britannique la tenue d’un second référendum d’indépendance.
Avec 69 voix contre 59, le gouvernement minoritaire de Nicola Sturgeon a remporté ce vote en faveur d’un « indyref 2 », grâce au soutien du parti Vert et malgré la farouche opposition des conservateurs, des travaillistes et des libéraux-démocrates écossais. Le Parlement d’Edimbourg aurait dû se prononcer sur la question mercredi dernier déjà, mais l’attentat contre le Parlement de Westminster à Londres avait provoqué le report du vote qui intervient désormais à la veille du déclenchement du Brexit, renforçant encore la dramaturgie autour de ces deux événements historiques.
Ce vote en faveur d’un « indyref 2 », est un vote symbolique de rupture qui pourrait à terme faire imploser le Royaume-Uni et qui est directement lié à une autre rupture, le Brexit : les Ecossais avaient voté à 62% pour rester dans l’Union européenne et la dirigeante du SNP indépendantiste a martelé que l’avenir de l’Ecosse devait être décidé par ses habitants plutôt que de lui être imposé par le gouvernement britannique.
Dialogue de sourdes
Nicola Sturgeon a dénoncé l’intransigeance de Theresa May et son refus de lui garantir le maintien dans le marché unique européen comme elle le réclame au nom de la préservation des emplois écossais. De leur côté, les adversaires du SNP et de l’indépendance ont estimé qu’il n’y avait aucun enthousiasme parmi les électeurs pour un second référendum d’indépendance alors que l’Ecosse a voté clairement en 2014 pour rester au sein du Royaume-Uni.
Qui plus est, Theresa May a de nouveau répondu que ce n’était pas le moment de tenir un autre référendum alors qu’elle s’apprête à déclencher le Brexit. Néanmoins, face au regain de pression engendré par ce vote et pour ne pas froisser la fierté des Ecossais, le gouvernement britannique a choisi, plutôt que d’opposer une fin de non-recevoir catégorique, de faire traîner le plus longtemps possible la date du référendum pour qu’il n’interfère pas avec les négociations complexes qui s’annoncent avec Bruxelles dans les deux ans à venir.
Source: RFI