La Turquie dégaine ses sanctions contre les Pays-Bas
Quarante-huit heures après le déclenchement d’une crise diplomatique entre la Turquie et les Pays-Bas – qui avaient interdit à deux ministres turcs de faire campagne pour le régime présidentiel sur leur territoire -, les premières sanctions turques sont tombées. Annoncées à l’issue d’un Conseil des ministres, elles sont de nature politique.
La plus spectaculaire des sanctions turques concerne les échanges de haut niveau entre La Haye et Ankara. Toutes les réunions et rencontres prévues entre les deux pays, au niveau ministériel et au-dessus, sont suspendues.
Des mesures qui sont appelées à être maintenues « jusqu’à ce que les Pays-Bas rattrapent ce qu’ils ont fait », a déclaré le vice-Premier ministre, Numan Kurtulmus. Un peu plus tôt, la Turquie avait réclamé des excuses écrites.
Merkel accusée de soutenir le PKK et les putschistes du coup d’Etat raté
De même, jusqu’à ce que ces excuses aient été présentées, l’ambassadeur des Pays-Bas est interdit de séjour à Ankara. Hors de Turquie au moment de la crise, il avait déjà été sommé de ne pas y revenir.
Troisième mesure annoncée : la Turquie interdit aux « vols diplomatiques » d’officiels néerlandais de se poser sur son territoire, ou même d’emprunter son espace aérien. Cette mesure ne concerne pas les vols commerciaux, et donc les citoyens néerlandais qui devraient se rendre en Turquie.
Dernière mesure, le gouvernement turc va demander au Parlement de dissoudre le groupe d’amitié turco-néerlandais. Pas de riposte économique, donc, même si Ankara se réserve le droit d’adopter d’autres sanctions à l’avenir.
Le président Recep Tayyip Erdogan, pour sa part, s’en prend à la chancelière allemande. Angela Merkel est accusée de soutenir les terroristes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les putschistes du coup d’Etat raté de juillet.
Les autorités turques ne s’inquiètent pas des retombées de cette histoire
En somme, loin de la désescalade, Ankara maintient la ligne dure et un discours patriotique, qui pourrait être payant en vue du référendum du 16 avril. C’est d’ailleurs la lecture qu’en fait la presse turque ce mardi 14 mars.
Les médias turcs citent notamment un responsable du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), qui remercie l’Allemagne et les Pays-bas : grâce à ces pays, explique ce cadre, le « oui » va amorcer une remontée dans l’opinion.
Source: RFI