France: fusillade au lycée Tocqueville de Grasse, huit blessés
La fusillade perpétrée jeudi par un élève dans son lycée du sud-est de la France, qui a fait huit blessés, est «visiblement l’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes», a déclaré la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem. Les motivations du tireur «semblent liées (à ses) mauvaises relations» avec d’autres élèves, déclare la procureure.
Quelques heures après la fusillade au lycée Tocqueville de Grasse, tout lien avec une entreprise terroriste semble écarté. « Aucun élément, aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste », a déclaré la procureure de la ville Fabienne Atzori lors d’une conférence de presse. Les premiers éléments de l’enquête laissent plutôt penser à des motivations liées à des mauvaises relations entre le tireur et d’autres élèves.
L’attaque a eu lieu à la mi-journée ce jeudi. Le tireur est entré dans l’établissement armé d’un fusil, de deux armes de poing et de deux grenades (sans doute à plâtre). Il a tiré sur le proviseur et trois lycéens. Blessés par plombs, les quatres victimes ont été hospitalisées. Quatre autres personnes, choquées ou blessées dans la bousculade qui a suivi la fusillade, ont été évacuées.
Les élèves ont d’abord cru à des pétards. Mais quand l’alerte a été donnée, tout le monde a effectué les gestes appris après l’attentat de Nice en juillet dernier. Ils verrouillent les portes, les bloquent avec ce qu’ils trouvent et se mettent sous les tables. Peur d’un nouvel attentat, peur que le jeune homme armé pénètre dans leur salle. Mais le tireur a été rapidement interpellé. Il « s’est laissé interpeller de manière extrêmement docile » à 13h05, 5 minutes seulement après les faits, a précisé la procureure de Grasse. Le gardien de la salle de sport attenante au lycée lui a parlé avant son arrestation, il assure que le jeune lycéen n’a donné aucun signe de vouloir faire un maximum de victimes. Il lui a simplement parlé d’une « mission » qu’il voulait finir.
Après la fusillade, le recteur de Nice Emmanuel Ethis avait annoncé sur Twitter le confinement de « tous les établissements scolaires » de la ville. Il a également demandé aux parents de rester calmes et de ne pas se rendre aux abords des établissements scolaires, assurant que « les élèves (étaient) en sécurité ».
Le suspect, scolarisé en première au lycée Tocqueville et âgé de 16 ans, a été placé en garde à vue pour « tentative d’assassinats ». Il pourrait souffrir de « problèmes psychologiques », a avancé le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi. La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui s’est rendue sur place, a quant à elle estimé que l’attaque était « l’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu ».
Sur les comptes Facebook, Twitter et YouTube correspondant au nom du suspect figurent plusieurs photos et vidéos de tueries de masse, comme celle du lycée de Columbine aux Etats-Unis, qui avait fait 13 morts en 1999.
Après cette attaque, plusieurs personnalités politiques se sont exprimées sur l’état d’urgence, toujours en vigueur en France mais qui, selon le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, pourrait être levé. « Près de 6M d’armes illégales circulent en France, mais #Urvoas assure que les conditions sont réunies pour lever l’état d’urgence… #Grasse », a ainsi réagi sur Twitter le candidat à la présidentielle de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan. « C’est difficile d’échapper totalement au risque qu’un déséquilibré se libre à ce genre d’actes », a pour sa part estimé le candidat socialiste Benoît Hamon, déplorant une société « malade ».
Source: RFI