Afghanistan: lourd bilan après l’attaque d’un hôpital à Kaboul
Journée noire mercredi à Kaboul marquée par un attentat revendiqué par l’organisation Etat islamique qui a visé l’hôpital militaire de Kaboul. L’attaque a duré plus de six heures. Le dernier bilan officiel fait état d’au moins 49 morts et d’au moins 63 blessés.
Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Les victimes sont essentiellement des membres du personnel et des patients. Ces patients sont des soldats qui ont été blessés sur le front ou des civils car cet hôpital qui compte 400 lits est l’un des plus grands de la capitale afghane. Il est donc très fréquenté.
Un établissement plongé dans l’effroi hier matin quand un kamikaze a fait exploser sa charge devant l’une des entrées.
Trois hommes armés de grenades et de kalachnikov se sont ensuite introduits dans l’hôpital. Des individus au visage dissimulés derrière des masques médicaux, portant des blouses de médecins ou d’infirmiers.
Retranchés dans les étages
C’est retranchés dans les étages qu’ils ont échangés durant de longues heures des tirs avec les forces spéciales, une unité d’élite de la police afghane.
Les télévisions locales ont suivi leurs arrivées en jeep militaire mais aussi par hélicoptère. Certains agents s’étant déployés sur le toit où de nombreuses personnes apeurées avaient trouvé refuge. D’autres ont enjambé les fenêtres de l’hôpital, se retrouvant presque suspendu dans le vide.
Il aura fallu 6 h aux forces spéciales pour venir à bout de ce commando. Tous les insurgés ont été abattus.
Revendiquée par le groupe EI
Assez vite l’organisation Etat islamique a revendiqué cette attaque mais les autorités afghanes se sont montrées très prudentes. L’hôpital avait reçu de nombreuses menaces des talibans les semaines précédentes. C’est donc en premier lieu vers le mouvement islamique que les services de sécurités ont dirigé leurs soupçons.
Mais les revendications sont très claires sur le site du groupe Etat islamique. Les jihadistes indiquent même que les assaillants appartenaient à ce qu’ils nomment l’unité d’élite nghamsayun, « les infiltrés ». Un groupe de combattants utilisés par al-Qaïda ou encore par l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie.
Leur particularité est de se fondre dans l’environnement de leurs cibles en se comportant et en s’habillant de la même façon pour mieux s’attaquer à elles ; la mort est leur seule issue. C’est la première fois qu’une telle méthode est appliquée par l’organisation terroriste, présente en Afghanistan depuis 2015.
Source: RFI